JPMorgan chute de 4,7 % : la banque prévoit 105 milliards de dollars de dépenses en 2026
L'action JPMorgan Chase a chuté de 4,65 % ce 9 décembre 2025 après l'annonce de 105 milliards $ de dépenses pour 2026, dépassant de 4 milliards les attentes. Marianne Lake évoque un consommateur plus fragile.
L'action JPMorgan Chase a plongé de 4,65 % ce mardi 9 décembre 2025, clôturant à 300,51 dollars. Cette chute, la plus importante depuis avril, a été déclenchée par les déclarations de Marianne Lake, directrice de la banque de détail et des services aux communautés, lors de la conférence Goldman Sachs sur les services financiers.
105 milliards de dollars de dépenses : un chiffre qui surprend Wall Street
Marianne Lake a annoncé que JPMorgan prévoit des dépenses totales d'environ 105 milliards de dollars pour 2026, un montant qui dépasse de 4 milliards de dollars les estimations les plus élevées des analystes. Le consensus de marché tablait sur 101,1 milliards de dollars, soit 9 % de moins que les prévisions de dépenses pour 2025.
Ces coûts supplémentaires s'expliquent par plusieurs facteurs :
La croissance des volumes : rémunérations incitatives pour les conseillers financiers, marketing produit, construction de nouvelles agences
Les investissements stratégiques : développement de l'intelligence artificielle et des technologies
L'inflation structurelle : hausse persistante des coûts opérationnels
L'expansion du crédit auto : augmentation des activités de leasing automobile
L'IA double la productivité mais ne suffira pas à compenser
Marianne Lake a révélé que JPMorgan a doublé sa productivité grâce à l'intelligence artificielle, passant de 3 % à 6 %. Les spécialistes des opérations devraient voir leur productivité augmenter de 40 à 50 % grâce à ces technologies. Cette amélioration permet de limiter l'impact sur l'emploi net, mais ne compense pas l'ensemble des surcoûts prévus.
Un consommateur américain plus fragile
Au-delà des dépenses, Marianne Lake a dressé un portrait préoccupant de l'économie américaine. Si les consommateurs et les petites entreprises restent globalement sains, l'environnement est devenu « un peu plus fragile », selon ses termes.
« Il y a moins de capacité à absorber un stress supplémentaire. Les réserves de trésorerie se sont normalisées et les niveaux de prix restent absolument élevés, même si l'inflation a diminué. »
La dirigeante anticipe une hausse du chômage en 2026, ce qui devrait se traduire par un ralentissement de la consommation. La demande d'emploi plus faible, le sentiment déprimé et les prix élevés créent un environnement qu'elle qualifie de « plus fragile ».
Effet de contagion sur le secteur bancaire
JPMorgan est devenu le plus mauvais performeur de l'indice KBW Bank, entraînant dans sa chute l'ensemble du secteur. Citigroup et Bank of America ont reculé de plus de 1 % alors que les investisseurs réévaluaient les attentes en matière de discipline des coûts pour l'ensemble de l'industrie bancaire.
L'avertissement de JPMorgan a retranché près de 180 points au Dow Jones, illustrant le poids considérable de la première banque américaine sur les indices.
Les analystes ajustent leurs objectifs
Morgan Stanley a abaissé son objectif de cours sur JPMorgan de 338 à 331 dollars, tout en maintenant sa recommandation « Equal-weight » (pondération neutre). Les données agrégées de StockAnalysis indiquent un objectif moyen à 12 mois de 326,08 dollars, suggérant un potentiel de hausse d'environ 8,5 % par rapport à la clôture de mardi.
Un dividende maintenu pour rassurer
Dans ce contexte de turbulences, le conseil d'administration de JPMorgan a confirmé le versement d'un dividende trimestriel de 1,50 dollar par action ordinaire. Cette décision vise à rassurer les actionnaires sur la solidité financière de l'établissement malgré la hausse des dépenses annoncée.
Depuis le début de l'année 2025, l'action JPMorgan affiche une progression de 28 %, témoignant de la confiance des investisseurs dans la première banque américaine par les actifs. Le titre évolue autour de 300,50 dollars ce mercredi 10 décembre, donnant à la banque une capitalisation boursière supérieure à 800 milliards de dollars.
Ce qu'il faut retenir
La chute de JPMorgan révèle les tensions entre la nécessité d'investir massivement dans les technologies et l'IA d'une part, et les attentes des investisseurs en matière de maîtrise des coûts d'autre part. Les commentaires de Marianne Lake sur la fragilité du consommateur américain ajoutent une dimension macro-économique préoccupante à l'aube de 2026. Pour les investisseurs, cette situation illustre le défi permanent des grandes banques : maintenir leur compétitivité technologique tout en préservant leur rentabilité.
L'équipe éditoriale de France Épargne analyse l'actualité financière pour vous apporter des informations claires et objectives sur l'épargne, l'investissement et la gestion de patrimoine.