Le PDG de BlackRock a révélé que des fonds souverains accumulent Bitcoin à 120k$, 100k$ et 80k$. Il qualifie le Bitcoin d'« actif de peur » face à la dévaluation. Abu Dhabi et Luxembourg ont investi plus d'1 Md$ via les ETF.
Le PDG de BlackRock, Larry Fink, a fait des révélations majeures lors du New York Times DealBook Summit le 4 décembre 2025. Aux côtés de Brian Armstrong, PDG de Coinbase, il a confirmé que plusieurs fonds souverains accumulent activement du Bitcoin pendant les corrections de marché.
« Je peux vous dire qu'il y a un certain nombre de fonds souverains [...] ils ajoutent progressivement à 120 000 $, 100 000 $ ; je sais qu'ils en ont acheté davantage dans les 80 000 $ », a déclaré Fink devant l'auditoire du sommet new-yorkais.
« Ils établissent une position à long terme, et vous le détenez pendant des années. Ce n'est pas un trade. Vous le possédez pour une raison. »
— Larry Fink, PDG de BlackRock
Fink a caractérisé le Bitcoin d'une manière qui tranche avec le discours habituel des promoteurs de cryptomonnaies. Plutôt que de le présenter comme un investissement spéculatif ou une technologie révolutionnaire, il l'a défini comme un « actif de peur ».
« Le Bitcoin est un actif de peur. Vous le possédez parce que vous êtes inquiet pour votre sécurité financière », a-t-il expliqué. « La raison fondamentale à long terme de le posséder, c'est la dévaluation des actifs financiers à cause des déficits. »
Cette caractérisation place le Bitcoin dans la même catégorie que l'or : un actif de couverture contre l'instabilité monétaire et les risques géopolitiques, plutôt qu'un véhicule de croissance traditionnelle.
Fink a établi une distinction nette entre les 13 500 milliards de dollars d'actifs traditionnels gérés par BlackRock — qu'il décrit comme « gérer l'espoir » à travers l'effet composé sur des décennies — et le Bitcoin, qui représente l'autre face de la médaille : la protection contre la peur de la dévaluation.
Les Émirats arabes unis se positionnent comme le leader mondial de l'investissement souverain dans le Bitcoin. Deux entités majeures ont considérablement renforcé leurs positions :
Ensemble, ces deux fonds détiennent plus de 16 millions d'actions IBIT, représentant un investissement combiné dépassant le milliard de dollars.
« Nous considérons le bitcoin comme une réserve de valeur similaire à l'or. Alors que le monde évolue vers un avenir plus numérique, nous voyons le bitcoin jouer un rôle de plus en plus important aux côtés de l'or. »
— Porte-parole de l'ADIC à Bloomberg
Le Luxembourg est devenu le premier État de la zone euro à investir son fonds souverain dans le Bitcoin. Le ministre des Finances Gilles Roth a annoncé lors de Bitcoin Amsterdam 2025 que le Fonds Souverain Intergénérationnel du Luxembourg (FSIL) a alloué 1 % de ses actifs au Bitcoin.
« Le Bitcoin aidera à façonner l'avenir de la finance : sécurisé, ouvert et compétitif », a écrit le ministre Roth sur X.
L'évolution de Larry Fink sur le Bitcoin illustre le changement de perception institutionnelle. En 2017, il qualifiait le Bitcoin d'« indice du blanchiment d'argent ». Aujourd'hui, son entreprise gère le plus grand ETF Bitcoin au monde.
Malgré des sorties de 3,79 milliards de dollars en novembre 2025, l'ETF a enregistré des flux positifs nets sur l'année, avec 30,9 milliards de dollars d'entrées sur 12 mois.
Les révélations de Fink interviennent dans un contexte de forte volatilité. Le Bitcoin a chuté jusqu'à 83 824 dollars début décembre avant de rebondir au-dessus de 93 000 dollars, selon les données de Bloomberg et TradingView.
Cette volatilité n'a pas découragé les investisseurs institutionnels à long terme. Au contraire, les fonds souverains semblent utiliser ces corrections comme des opportunités d'accumulation, achetant à différents niveaux de prix pour lisser leur coût moyen d'acquisition.
Au-delà des fonds souverains, l'adoption institutionnelle du Bitcoin continue de progresser :
Les déclarations de Larry Fink marquent un tournant dans la perception institutionnelle du Bitcoin. Le PDG du plus grand gestionnaire d'actifs au monde valide ouvertement l'accumulation par les fonds souverains et propose une nouvelle définition du Bitcoin comme « actif de peur » — une couverture contre la dévaluation monétaire plutôt qu'un investissement spéculatif.
Pour les investisseurs particuliers français, cette évolution suggère que le Bitcoin s'installe progressivement comme une classe d'actifs reconnue par les institutions les plus conservatrices, aux côtés de l'or dans les stratégies de diversification.
