Les produits structurés occupent une place grandissante dans les portefeuilles européens : près de 110 milliards d’euros ont été émis en 2024 selon l’Association Européenne des Produits Structurés (EUSIPA). Pourtant, la plupart des contenus disponibles en ligne se limitent à des définitions rapides ou à des brochures commerciales.
Ce guide a donc un double objectif :
Pédagogie exhaustive : démystifier la construction, la tarification et la fiscalité des produits structurés, sans sacrifier la rigueur technique.
Guide pratique : une structure claire, rigoureusement organisée et conçue pour offrir au lecteur un accès immédiat aux définitions, exemples concrets et listes de contrôle pertinentes.
À qui s’adresse cet article ?
— Investisseurs particuliers désireux de diversifier leur épargne.
— CGP et banquiers privés en quête d’une ressource unique pour former leurs clients.
— Étudiants en finance et journalistes économiques.
Les premiers montages hybrides remontent aux obligations à option lancées par Merrill Lynch au début des années 1980. L’objectif était alors de marier la sécurité d’un coupon obligataire à la performance optionnelle d’un sous‑jacent actions.
Dans l’hexagone, le terme « fonds à formule » est apparu dans les années 1990, avant d’être rebaptisé « produit structuré » par l’AMF en 2007 pour harmoniser la terminologie européenne.
Un produit structuré est un contrat d’investissement conçu sur mesure par une banque ou un assureur. Il combine deux blocs distincts :
Le support de sécurité – généralement une obligation ou un dépôt. Il constitue le « coussin » qui assure, totalement ou partiellement, le remboursement du capital à l’échéance.
Le moteur de performance – une ou plusieurs options financières (call, put, swap, etc.). Il détermine la façon dont le rendement sera généré en fonction de l’évolution d’un indice, d’une action, d’un panier ou d’un taux.
Image à retenir : imaginez une boîte contenant d’un côté un « matelas » de protection et, de l’autre, un « accélérateur » de rendement. L’assemblage de ces deux éléments produit un profil risque/rendement précis, défini à l’avance, que l’on ne retrouve pas dans les placements traditionnels.
Indicateur | 2020 | 2024 | Var. cagr |
---|---|---|---|
Encours Europe (Mds €) | 82 | 110 | +7,6 % |
Poids des autocall | 48 % | 63 % | +6 pts |
Durée moyenne (ans) | 6,2 | 5,4 | ‑13 % |
(Source : EUSIPA, rapport avril 2025)
Cette poche assure la sécurité partielle ou totale du capital. Plus le taux sans risque est élevé, moins il faut immobiliser de capital pour garantir X % à l’échéance — d’où la recrudescence des produits à forte protection depuis la remontée des OAT (Obligations Assimilables du Trésor, les obligations souveraines françaises à taux fixe) en 2023.
La composante optionnelle est le « moteur » de performance du produit structuré. Concrètement, la banque achète (ou vend) des options financières sur le sous‑jacent afin de façonner un profil de rendement précis.
Qu’est‑ce qu’une option ?
Une option est un contrat qui donne un droit (mais non l’obligation) d’acheter ou de vendre un actif à un prix fixé (le strike) avant ou à une date donnée.
Call : droit d’acheter → profite à la hausse.
Put : droit de vendre → profite à la baisse ou sert de protection.
En combinant plusieurs options, le structurer crée une courbe gain/perte inédite :
Construction typique | Objectif | Illustration simplifiée |
Call couvert (achat call + vente call plus haut) | Capturer la hausse jusqu’à un plafond tout en finançant un coupon fixe | Gain si le sous‑jacent progresse ; au‑delà du plafond, le rendement est figé |
Put digital | Verser un coupon si le sous‑jacent reste au‑dessus d’une barrière | Si, à la date d’observation, l’indice ≥ barrière -> coupon payé, sinon 0 € |
Range accrual (multiples calls et puts) | Récompenser la stabilité d’un taux ou d’une devise | Plus la variable reste dans la fourchette, plus le coupon s’accumule |
À retenir : la composante optionnelle n’est pas du hasard ; elle traduit un pari mesuré (hausse, baisse ou stabilité) défini à l’avance dans la notice. Elle explique pourquoi deux produits structurés aux mêmes sous‑jacents peuvent offrir des rendements et des protections très différents.
Pour comprendre rapidement un produit structuré, concentrez‑vous sur quatre paramètres essentiels :
Paramètre | Ce que cela signifie | Impact pratique |
Sous‑jacent | L’actif de référence : action (TotalEnergies), indice (EuroStoxx 50), panier multisectoriel, paire de devises, taux d’intérêt CMS, etc. | Détermine le scénario de marché dont dépend votre rendement. Posez‑vous la question : « Est‑ce un actif que je suis et comprends ? » |
Barrières | Seuils prédéfinis qui déclenchent des évènements : paiement d’un coupon, rappel anticipé (autocall) ou perte de protection du capital. Elles peuvent être observées en continu, à chaque clôture ou uniquement à l’échéance. | Plus la barrière est proche du niveau initial, plus le rendement est facile à atteindre… mais la protection est plus fragile. |
Effet mémoire | Mécanisme qui « met de côté » les coupons non versés. Dès que la condition est remplie à une date ultérieure, les coupons accumulés sont payés en une seule fois. | Rend le produit plus tolérant aux à‑coups du marché : un coupon manqué n’est pas perdu s’il y a rebond ultérieur. |
Fréquence & strike | - Strike : niveau initial du sous‑jacent à la date de lancement. ‑ Fréquence : rythme des observations (mensuelles, trimestrielles, annuelles). | Un strike élevé + observations fréquentes = plus de chances d’être rappelé tôt, mais rendement plafonné plus tôt également. |
En pratique : demandez toujours à votre conseiller un tableau de scénarios montrant ce qu’il se passe pour chacun de ces paramètres. C’est la meilleure façon de vérifier si le produit correspond à vos attentes de rendement et de risque.
L’Autorité des marchés financiers (AMF) classe les produits structurés selon la proportion du capital initial garantie à l’échéance :
Capital garanti (100 %) : quoi qu’il arrive sur le marché, l’émetteur s’engage à rembourser l’intégralité du nominal à la date de maturité ; seul le défaut de l’émetteur peut remettre en cause cette garantie.
Capital protégé (70‑95 %) : une partie du capital est sécurisée, le solde dépend de la performance du sous‑jacent.
Capital non garanti : aucune protection du capital ; l’investisseur peut récupérer moins que l’investissement initial, voire subir une perte totale.
Catégorie AMF | Part de capital sécurisée | Exemple simplifié | Profil investisseur type |
Capital garanti 100 % | 100 % | Zero‑coupon + call S&P 500 | Ultra prudent : priorité à la conservation du capital |
Capital protégé 70‑95 % | 70‑95 % | Obligation à taux flot + put spread EuroStoxx 50 | Prudent/modéré : accepte une part de risque pour un rendement supérieur au fonds euros |
Capital non garanti | 0 % | Reverse convertible action TotalEnergies | Dynamique : cherche rendement élevé et comprend le risque de perte |
Clé de lecture : plus la protection est élevée, plus le rendement potentiel est plafonné, car une part importante du capital doit être placée en obligation de couverture.
Athena : coupon versé en une seule fois à la sortie.
Phoenix : coupons périodiques conditionnels, souvent à effet mémoire.
Les produits à levier amplifient la variation du sous‑jacent : un mouvement de + 1 % sur l’indice peut se traduire par + 2 %, + 5 %… voire − 100 % sur la note. Le levier se mesure par le delta : s’il est supérieur à 1, la note réagit plus vivement que l’actif de référence.
Instrument à levier | Levier typique | Comment ça fonctionne | Exemple simple |
Turbo | 3‑10 × | Vous avancez seulement une fraction du prix. Si le sous‑jacent touche une barrière (stop‑loss), la valeur tombe quasi à zéro. | Turbo call CAC 40 avec barrière 6 500 pts : hausse de 2 % du CAC → + 6 % sur le turbo (levier 3). |
Leverage certificate | 2‑5 × | Pas de barrière désactivante, mais ajustement quotidien. L’effet levier s’applique chaque jour, ce qui peut éroder la performance à long terme. | Certificat x5 sur le DAX : + 1 % intrajournalier sur le DAX → + 5 % sur le certificat. |
Bonus cappé | 1‑3 × | Offre un rendement bonifié si le sous‑jacent reste au‑dessus d’une barrière. Au‑delà d’un certain niveau (« cap »), le gain est plafonné. | Bonus cappé TotalEnergies : tant que l’action > 45 €, coupon + 20 %. Si elle passe sous 45 €, vous suivez la baisse. |
Pour qui ? Investisseurs expérimentés acceptant un risque de perte totale si la barrière est franchie. À manier pour du trading tactique, rarement pour une poche patrimoniale.
Ces produits s’appuient non pas sur un indice actions mais sur un taux d’intérêt (EURIBOR, CMS, taux gouvernementaux) ou un couple de devises (EUR/USD, USD/JPY). Leur objectif principal : offrir un coupon régulier à partir de l’évolution de ces variables macroéconomiques.
Sous‑jacent | Construction la plus courante | Pour quel besoin ? | Exemple chiffré simplifié |
Taux d’intérêt (CMS 10 ans vs 2 ans) | Range accrual : le coupon s’accumule uniquement lorsque l’écart entre CMS 10y et CMS 2y reste dans une fourchette (ex. 0,5 % → 2 %). | Trésoreries ou investisseurs cherchant à profiter de la stabilité de la courbe des taux. | Si l’écart reste 80 % du temps dans la fourchette, coupon annuel = 3 % × 0,80 = 2,4 %. |
Devise (EUR/USD) | Quanto Dual Currency Note : coupon fixe généreux (par ex. 6 %) + remboursement en dollars si l’EUR/USD franchit un niveau défini. | Entreprises ou épargnants acceptant un risque de change pour un revenu plus élevé. | Coupon 6 % garanti. Si EUR/USD < 1,03 à l’échéance → capital remboursé en USD (conversion à 1,03). |
Points clés à retenir :
Le risque principal n’est plus la chute d’une action mais un mouvement défavorable des taux ou du change.
Les coupons sont souvent conditionnels : un environnement de taux très volatil peut réduire le rendement effectif d’un range accrual.
Vérifiez la devise de remboursement : certaines notes protègent le change (quanto), d’autres vous exposent à la devise étrangère.
Astuce pratique : avant de souscrire, demandez au structurer trois scénarios (taux stable, hausse, baisse) pour visualiser l’impact sur le coupon et le capital.
Green structured notes : indexation sur des indices ESG + reporting extra‑financier.
Digital climate indices : coupons liés à des indicateurs d’empreinte carbone.
Avantage | Pourquoi c’est utile | Ce que cela change pour l’investisseur |
Personnalisation | Le structurer ajuste barrière, coupon et durée selon votre profil. | Vous choisissez un produit aligné sur votre tolérance au risque et votre objectif de rendement. |
Lisibilité contractuelle | Tous les scénarios (gain, perte, remboursement) sont figés dans la notice. | Vous savez à l’avance ce que vous pouvez gagner ou perdre ; pas de surprise cachée. |
Diversification | Accès à des moteurs de performance (volatilité, corrélation, taux, devises) difficiles à répliquer en direct. | Réduit la dépendance à la seule direction du marché actions. |
Revenus potentiels réguliers | Coupons fixes ou conditionnels trimestriels / annuels. | Génère des flux de trésorerie, utile pour compléter un revenu ou réinvestir. |
Protection partielle ou totale du capital | Grâce à la composante obligataire, tout ou partie du nominal est sécurisé. | Limite les drawdowns et rassure les profils prudents qui veulent « mieux qu’un livret » sans tout risquer. |
Frais implicites : marge de structuration (+0,70 à 1,50 %/an).
Complexité cognitive : payoff asymétrique difficile à comparer à un ETF.
Liquidité : marché secondaire OTC, spreads 1‑2 % pour les petites tailles.
Critère | Produit structuré | ETF Actions Monde | OAT 10 ans |
Protection du capital | Conditionnelle | Aucune | Totale (État) |
Rendement annuel indicatif | 5 % – 8 % (plafonné) | 6 % – 10 % (variable) | ≈ 3 % (fixe) |
Liquidité | OTC quotidienne (spread ≈ 1 %) | Quotidienne en bourse | Quotidienne |
Complexité | Élevée (formule optionnelle) | Faible | Faible |
Même un produit « capital garanti » devient worthless si la banque fait défaut. Vérifiez la note S&P (> A‑ recommandé) et l’existence d’un garant (garantie à première demande).
Gap risk : franchissement brutal d’une barrière overnight.
Volatility crush : baisse implicite désavantageuse pour l’acheteur de call.
En cas de sortie anticipée, la valorisation mark‑to‑market tient compte du bid‑ask et de la courbe de taux ; vous pourriez vendre à 92 alors que la “valorisation théorique” affiche 97.
Changements de régime (ex : durcissement PFU ou taxe sur dérivés) pouvant réduire le rendement net.
Enveloppe | Fiscalité gains | Abattement | Social |
Assurance‑vie (> 8 ans) | PFU 24,7 % au‑delà de 150 K€ ; sinon 7,5 % | 4 600 € (solo) | 17,2 % |
PER | IR + PS à la sortie | – | 17,2 % |
CTO | PFU 30 % | – | inclus |
PEA (> 5 ans) | 0 % IR | – | 17,2 % |
Nouveauté 2025 : les coupons des notes “green” bénéficient d’un crédit d’impôt de 2 % si > 70 % du sous‑jacent est labelisé EU Green Taxonomy.
Pour évaluer la pertinence d’une note structurée, suivez sept étapes successives :
Étape | Ce qu’il faut faire | Pourquoi c’est crucial |
1. Scruter le DIC/PRIIPs | Repérez le SRI (1‑7), les scénarios de performance et le coût total (coût d’entrée + coûts récurrents). | Le DIC est le « mode d’emploi » légal ; il révèle le vrai niveau de risque et l’impact des frais. |
2. Vérifier la solidité de l’émetteur | Consultez la notation S&P/Moody’s et le CDS 5 ans. Recherchez une note ≥ A‑ ou un CDS < 100 bps. | Un produit « capital garanti » devient risqué si l’émetteur fait défaut. |
3. Décrypter la formule de rendement | Identifiez les options (call, put, digital) et les barrières : coupon, autocall, protection. | Comprendre le payoff évite de confondre rendement théorique et rendement réaliste. |
4. Simuler trois scénarios | Modélisez un scénario favorable, neutre et défavorable (‑40 %). | Vous visualisez l’effet des barres de protection et des plafonds de gain. |
5. Quantifier les frais implicites | Comparez le prix d’émission à la valeur intrinsèque des options + obligation. | Un écart > 3 % peut rogner sérieusement le rendement attendu. |
6. Évaluer la liquidité secondaire | Demandez la fourchette bid‑ask typique et l’existence d’un marché OTC animé. | Sortir avant terme peut coûter 1‑3 % de décote ; anticipez‑le. |
7. Vérifier l’adéquation fiscale et l’enveloppe | Assurance‑vie, PEA, PER ou CTO ? Simulez le rendement net d’impôt. | La même note peut être attractive ou non selon le cadre fiscal utilisé. |
Synthèse : un produit structuré devient une solution performante dès lors qu’il est compris, chiffré et calibré sur votre profil et votre horizon d’investissement.
Définir l’objectif patrimonial : rendement minimal, horizon, tolérance drawdown.
Choisir l’enveloppe : AV multisupport pour flexibilité ou PER pour horizon long.
Comparer les plateformes : frais d’entrée ≤ 1 %, absence de commission de surperformance.
Souscrire pendant la fenêtre d’émission : durée 4‑6 semaines.
Suivi post‑souscription : inscrire les dates de constatation dans votre agenda Google – ou créez un rappel automatique (voir section automatisations).
Avant de signer la notice finale, passez en revue les 10 points suivants :
Documentation contractuelle reçue – assurez‑vous de disposer des Final Terms, du DIC/PRIIPs et des Conditions Définitives dans leur dernière version.
Simulations de scénarios – testez au minimum trois scénarios (hausse, stable, baisse) avec un tableur ou l’outil de l’émetteur pour visualiser le payoff.
Allocation patrimoniale – vérifiez que votre exposition cumulée aux produits structurés reste ≤ 25 % de votre patrimoine financier liquide.
Solidité de l’émetteur – contrôlez la notation long terme (≥ A‑) ou un CDS 5 ans ≤ 100 bps ; privilégiez les émissions bénéficiant d’une garantie inconditionnelle.
Horizon de liquidité – confirmez que vous n’aurez pas besoin de cash avant l’échéance maximale (ou la première fenêtre de rappel automatique).
Structure complète des frais – identifiez tous les coûts : frais d’entrée, marge de structuration implicite, spreads de sortie sur marché secondaire.
Dates clés en agenda – inscrivez les dates de constatation, les fenêtres d’autocall et la maturité finale pour recevoir les alertes en temps voulu.
Impact fiscal net – simulez la fiscalité selon l’enveloppe (AV, PEA, PER, CTO) et votre TMI pour connaître le rendement après‑impôt.
Clause de remboursement anticipé – comprenez le niveau de barrière, la fréquence d’observation et le mode de calcul du coupon en cas d’autocall.
Plan de réemploi des fonds – préparez à l’avance une stratégie de réinvestissement si le produit est rappelé avant terme ou arrive à maturité.
Astuce : imprimez cette checklist, cochez chaque case et conservez‑la avec votre bulletin de souscription pour un suivi discipliné.
Principaux paramètres du produit :
Durée maximale : 1 à 10 ans
Coupon potentiel : 7 % par année écoulée
Barrière coupon : 75 % du niveau initial de l’EuroStoxx 50
Barrière de protection du capital : 50 % du niveau initial (observée uniquement à l’échéance)
Observation annuelle : chaque année on compare le niveau de l’indice au niveau initial.
Si l’indice ≥ 100 %, le produit est rappelé automatiquement (autocall). Vous récupérez 100 % du capital + 7 % pour chaque année écoulée.
Sinon, on attend l’observation suivante.
Coupons conditionnels (effet mémoire) : les 7 % s’accumulent mais ne sont versés qu’au moment du rappel automatique ou à l’échéance si l’indice se situe au‑dessus de la barrière coupon (≥ 75 %).
À l’échéance finale (année 10 si aucun rappel) :
Indice ≥ 75 % → capital 100 % + tous les coupons dus.
Indice entre 50 % et 75 % → capital 100 %, pas de coupon.
Indice < 50 % → perte en capital égale à la baisse de l’indice.
Année d’observation | Niveau de l’indice vs initial | Événement | Coupon total payé | Capital rendu |
1 | 103 % | Autocall | 7 % | 100 % |
3 | 98 % (années 1‑2 < 100 %, année 3 ≥ 100 %) | Autocall | 21 % | 100 % |
10 | 55 % | Pas d’autocall (indice ≥ 50 %) | 0 % | 100 % |
10 — scénario baissier | 40 % | Indice < 50 % | 0 % | 40 % (perte 60 %) |
Lecture flash : dans le scénario baissier, la barrière de protection ne joue plus ; la perte subie reflète intégralement la chute de l’indice en‑dessous de 50 %.
Paramètres clés
Sous‑jacent : action TotalEnergies (Ticker : TTE FP)
Durée : 12 mois entre l’émission et la maturité
Coupon fixe : 12 % versé inconditionnellement à l’échéance
Barrière de protection du capital : 70 % du niveau initial (soit 42 €) – observée uniquement à l’échéance
Livraison physique : si, à l’échéance, le cours < barrière, l’investisseur reçoit des actions au lieu de cash
Cours final de l’action | Variation vs 60 € | Coupon payé | Remboursement du capital | Résultat net |
≥ 60 € | 0 % ou hausse | 12 % | 100 % en cash | Gain +12 % |
42 € ≤ cours < 60 € | 0 → ‑30 % | 12 % | 100 % en cash | Gain +12 % |
< 42 € | < ‑30 % | 12 % | Actions livrées à 60 € | Perte = baisse de l’action − 12 % |
Illustration numérique : si le cours final est 35 € (‑42 %), vous percevez d’abord le coupon 12 % puis recevez des actions valorisées 35 €. Votre perte brute sur le capital est 41,7 % (35/60 €), atténuée par le coupon : perte nette ≈ ‑29,7 %.
Allocation cible : 15 % produits structurés capital garanti, 60 % fonds euros, 25 % ETF obligataires. Objectif : 3,5‑4,5 % p.a.
Allocation cible : 20 % produits Phoenix 6‑8 %, 50 % ETF actions world, 30 % obligations IG. Objectif : 6‑7 % p.a.
Allocation cible : 30 % autocall Athena, 50 % actions émergentes & small caps, 20 % private equity. Objectif : 9‑11 % p.a.
Terme | Définition courte |
Autocall | Rappel automatique du produit si la condition d’indice est satisfaite |
Barrière | Seuil à surveiller (coupon, protection, rappel) |
Barrière coupon | Niveau mini de l’indice pour déclencher un coupon |
Barrière protection | Niveau plancher protégeant (partiellement) le capital |
Capital garanti | 100 % du nominal remboursé à maturité, hors défaut émetteur |
Capital protégé | Seulement une partie du nominal est sécurisée (ex. 90 %) |
CDS | Credit Default Swap : mesure du risque de défaut de l’émetteur |
DIC / DICI | Document d’Information Clé imposé par PRIIPs |
Delta | Sensibilité du prix à une variation de 1 % du sous‑jacent |
Effet mémoire | Coupons non versés mais emmagasinés pour paiement futur |
EMTN | Euro Medium Term Note : forme jur. fréquente des notes structurées |
EuroStoxx 50 | Indice actions phare de la zone euro, sous‑jacent courant |
Garantie inconditionnelle | Engagement explicite d’une maison‑mère envers l’émetteur |
Gap risk | Risque de franchissement brutal d’une barrière overnight |
Hedging | Couverture des options par l’émetteur pour neutraliser le risque |
Indice sous‑jacent | Panier d’actions ou indice sur lequel repose le produit |
Jauge de risque (SRI) | Échelle 1‑7 PRIIPs estimant la volatilité et le crédit |
Knock‑in | Barrière qui active (ou aggrave) la perte si elle est touchée |
Knock‑out | Barrière qui arrête un mécanisme ou annule un coupon |
Liquidité secondaire | Possibilité de revendre la note avant échéance, OTC |
Maturité | Date d’échéance finale en l’absence de rappel |
Nominal | Capital initial investi (aussi appelé « notional ») |
Option | Contrat dérivé (call/put) composant la note |
Outperformance | Gain dépassant la performance du sous‑jacent |
Payoff | Formule mathématique dictant les flux du produit |
PRIIPs | Règlement européen régissant l’information aux investisseurs |
Produit dérivé | Instrument financier dont la valeur dépend d’un actif |
Put | Option donnant le droit de vendre le sous‑jacent à prix fixé |
Range accrual | Coupon dépendant d’un actif restant dans une fourchette |
Redemption | Remboursement du capital (total ou partiel) |
Reverse convertible | Note générant coupon élevé, capital non garanti |
SRRI | Synthetic Risk & Reward Indicator (fonds UCITS), échelle 1‑7 |
Strike | Niveau initial du sous‑jacent servant de référence |
Swap | Échange de flux financiers, ex. taux fixe/variable |
Trigger | Seuil déclenchant un événement (coupon, rappel…) |
Underlying | Terme anglais pour « sous‑jacent » |
Vega | Sensibilité du prix à la volatilité implicite |
Volatility crush | Chute de volatilité réduisant la valeur des options |
Yield enhancement | Stratégie visant à augmenter le rendement via dérivés |
Zero coupon | Obligation sans coupon dont la valeur augmente vers 100 |
Puis‑je sortir avant l’échéance ? Oui, via le marché secondaire. Toutefois, le prix dépend du bid‑ask et de la courbe de taux ; une décote de 1‑3 % est courante sur les petites lignes.
Le capital protégé est‑il vraiment sûr ? Il l’est uniquement si l’émetteur (et, le cas échéant, son garant) ne fait pas défaut. D’où l’importance de vérifier la notation de crédit.
Quelle part de mon patrimoine y consacrer ? 5‑25 % selon votre horizon, votre tolérance au risque et la diversification existante.
Y a‑t‑il des frais cachés ? Les frais sont majoritairement implicites : marge de structuration, coût des options, spread de liquidité. Demandez toujours la “valeur intrinsèque” pour les identifier.
Quelle différence avec un ETF ? Un ETF réplique strictement un indice ; un produit structuré propose un payoff asymétrique (plafond, protection).
Comment sont taxés les coupons ? Comme des intérêts : PFU 30 % en CTO, ou selon l’enveloppe (abattement AV, exonération PEA > 5 ans).
Comment connaître la solidité de l’émetteur ? Consultez la notation S&P/Moody’s et le CDS 5 ans ; un spread < 100 bps est considéré comme investment‑grade solide.
Qu’est‑ce qu’un autocall ? Un mécanisme de rappel automatique : si le sous‑jacent ≥ niveau initial à une date d’observation, le produit est remboursé plus tôt avec coupon.
Que se passe‑t‑il si la barrière de protection est touchée en cours de vie ? Dans la plupart des notes, seule la valeur à l’échéance compte ; un toucher intrajournalier n’annule pas la protection, sauf mention “barrière continue”.
Existe‑t‑il un risque de change ? Oui, si le produit est libellé dans une devise différente de la vôtre ou si le sous‑jacent est en devise étrangère sans clause “quanto”.
Puis‑je loger un produit structuré dans un PEA ? Oui, à condition qu’il soit adossé à des actions européennes éligibles et émis par un établissement de l’UE.
Qu’est‑ce que l’effet mémoire ? Les coupons non distribués sont “mis en réserve” et payés ultérieurement lorsque la condition est remplie, augmentant ainsi le versement global.
Quelle est la durée moyenne d’un produit structuré ? Entre 3 et 8 ans ; la tendance 2025 est autour de 5 ans grâce à la hausse des taux.
Comment suivre la valorisation en cours de vie ? Via le code ISIN : la banque émettrice publie un prix indicatif quotidien, également disponible sur des plateformes spécialisées (Six, Bloomberg).
Que faire à l’échéance ? Vous recevrez soit le remboursement cash, soit, pour certains reverses, des actions. Décidez alors de revendre, conserver ou réallouer selon votre stratégie.
(liens vérifiés et accessibles le 25 juin 2025)
Thème | Source | Lien direct |
---|---|---|
Régulation française | AMF – Cartographie des produits structurés commercialisés auprès des investisseurs particuliers (rubrique « Publications / Rapports, études et analyses ») | |
Panorama ACPR/AMF 2025 | ACPR & AMF – Cartographie 2025 des produits structurés (PDF, avril 2025) | |
Statistiques européennes | EUSIPA – Market Reports & Statistics (émissions trimestrielles) | |
PRIIPs / KID | ESA (EBA-EIOPA-ESMA) – Consolidated Q&A on PRIIPs Key Information Document (mai 2023, PDF) | https://www.esma.europa.eu/sites/default/files/2023-05/JC_2023_22_-_Consolidated_JC_PRIIPs_Q_As.pdf |
Bonnes pratiques internationales | IOSCO – Retail Structured Products: Good Practices for Regulation (2013) | |
Perspective OCDE | OCDE – Retail instruments and structured products in Financial Market Trends, vol. 2007/1, pp. 187-215 (PDF) | |
Définition grand public | Investopedia – “Structured Product” (article de référence) | https://www.investopedia.com/articles/optioninvestor/07/structured_products.asp |
Ouvrage universitaire | J. C. Hull – Options, Futures & Other Derivatives, 11ᵉ éd., Pearson (2023) | |
Ouvrage de référence | S. Davies – Structured Products and Related Credit Derivatives, 2ᵉ éd., Wiley (2022) | |
Article fondateur | H. Leland & M. Rubinstein – The Evolution of Portfolio Insurance (2004 – rétrospective sur leur modèle 1976, PDF) |
Les produits structurés ne sont pas de simples curiosités financières ; ils sont devenus, en 2025, des briques d’allocation à part entière. Bien construits et correctement proportionnés, ils peuvent :
Sécuriser partiellement le capital tout en visant un rendement supérieur aux placements monétaires.
Diversifier un portefeuille actions‑obligations classique grâce à des moteurs de performance originaux (volatilité, corrélation, ESG, devises).
Adapter le profil risque/récompense à chaque investisseur : du capital 100 % garanti à la note Phoenix à coupons trimestriels.
La clé du succès repose sur quatre piliers :
Compréhension des mécanismes (barrières, effet mémoire, autocall).
Sélection d’un émetteur solide dont la signature est investment‑grade.
Alignement avec votre horizon de liquidité : conservez‑les jusqu’à maturité ou jusqu’au rappel automatique.
Suivi régulier des dates de constatation pour éviter les surprises.
Intégrés avec mesure (souvent 5 à 25 % d’un portefeuille global), et combinés à des ETF indiciels et à des obligations, les produits structurés renforcent la robustesse d’une allocation face aux marchés volatils ou étals.
En résumé : maîtrisés plutôt que subis, les produits structurés peuvent devenir un véritable allié pour optimiser le couple rendement/risque, à condition de garder la diversification comme fil conducteur.
Ce document est une ressource pédagogique et ne constitue pas un conseil en investissement individualisé. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Consultez un professionnel agréé avant toute décision. une ressource pédagogique et ne constitue pas un conseil en investissement individualisé. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Consultez un professionnel agréé avant toute décision.