Résumé en une phrase
La prévoyance protège vos revenus et vos proches face aux aléas majeurs (incapacité, invalidité, décès) en complétant le socle légal et, quand il existe, les garanties de votre entreprise.
Dernière mise à jour : 9 septembre 2025
La prévoyance est une assurance de personnes qui verse des indemnités journalières, des rentes ou un capital lorsque survient un événement qui affecte votre capacité à travailler ou votre famille :
Incapacité temporaire (arrêt de travail) : indemnités journalières complémentaires pour compenser la baisse de salaire.
Invalidité (durable) : rente d’invalidité si la capacité de travail est durablement réduite.
Décès : versement d’un capital et/ou d’une rente aux bénéficiaires.
Elle agit en complément de la Sécurité sociale et, le cas échéant, du maintien de salaire prévu par l’employeur ou la convention collective.
La mutuelle (complémentaire santé) rembourse des frais de soins : consultations, hospitalisation, dentaire, optique…
La prévoyance couvre surtout la perte de revenus et protège vos proches face aux risques incapacité, invalidité et décès.
Les deux sont complémentaires : l’une réduit vos dépenses de santé, l’autre sécurise la soutenabilité financière du foyer en cas de coup dur.
Comparatif rapide
Objet principal : mutuelle = frais de santé ; prévoyance = maintien de revenus et protection des proches.
Forme des prestations : mutuelle = remboursements ; prévoyance = indemnités, rentes, capital.
Étendue de couverture : mutuelle = dépenses de soins ; prévoyance = aléas de la vie (ITT, invalidité, décès).
En cas d’arrêt de travail, la Sécurité sociale verse des indemnités journalières qui ne remplacent qu’une partie du salaire et restent plafonnées. Des évolutions récentes ont resserré l’assiette de calcul des IJ en 2025, ce qui accentue l’écart pour les salaires au‑dessus de la moyenne.
En cas d’invalidité ou de décès, des prestations existent, mais elles s’avèrent rarement suffisantes pour maintenir durablement le niveau de vie d’un foyer.
À retenir : sans prévoyance complémentaire, le reste à charge et la baisse de revenus peuvent être significatifs, surtout en présence de crédits, d’enfants ou de revenus élevés.
Cadres — obligation « 1,50 % Tranche 1 »
L’employeur finance au minimum 1,50 % de la Tranche 1 (part du salaire jusqu’au plafond mensuel de la Sécurité sociale), affecté prioritairement au risque décès.
Selon les entreprises et accords, une partie peut aussi couvrir l’incapacité et l’invalidité.
Non‑cadres — pas d’obligation générale
Pas d’obligation légale générale (hors accord d’entreprise ou convention collective).
De nombreuses entreprises instaurent néanmoins une prévoyance collective pour compléter le socle légal.
À distinguer de la complémentaire santé collective, obligatoire, mais qui relève d’un autre sujet.
Les agents publics relèvent d’un cadre spécifique. En 2025, le déploiement de contrats collectifs avec participation de l’employeur se généralise (incapacité, invalidité, décès). Il convient de vérifier la couverture réelle de votre versant (État, territorial, hospitalier) et d’évaluer un complément individuel si nécessaire.
Les travailleurs non salariés sont moins couverts par défaut. La prévoyance est donc centrale pour :
Stabiliser le revenu en cas d’arrêt prolongé (franchise adaptée à la trésorerie).
Couvrir l’invalidité longue durée (définitions claires, rentes indexées).
Protéger les proches (capital décès, rente éducation).
Les contrats Madelin (ou dispositifs équivalents actuels) permettent, sous conditions, une déductibilité fiscale des cotisations dans des plafonds liés au revenu et aux paramètres de Sécurité sociale. L’arbitrage « niveau de garanties ↔ budget déductible » est un levier d’optimisation à piloter avec votre expert‑comptable.
Incapacité temporaire de travail (ITT)
Objet : compléter les indemnités légales pour atteindre votre objectif de maintien de revenu.
Points clés : franchise (15/30/60/90 jours…), taux d’indemnisation, plafond, durée de versement, carence, exclusions (sports à risques, affections dorsales/psychiatriques selon contrats…).
Invalidité
Objet : verser une rente en cas de réduction durable de la capacité de travail.
Points clés : définition (professionnelle vs toutes professions), barème (taux), indexation annuelle des rentes, articulation avec la pension d’invalidité de base.
Décès
Objet : protéger durablement le foyer.
Formes : capital (montant fixe ou multiple du salaire), rente éducation, rente de conjoint, assistance (accompagnement, services).
Calibrage : viser souvent 3 à 5 années de revenus, à moduler selon dettes, enfants, projets.
Options utiles
Rachat de franchise (ITT) pour accélérer le premier versement.
Indexation des prestations (protéger le pouvoir d’achat).
GAV (accidents de la vie) et dépendance selon le profil familial.
Services : assistance, soutien psychologique, aide au retour à l’emploi.
Cartographier vos revenus et charges fixes (loyer/crédit, scolarité, dépenses incompressibles).
Inventorier votre couverture actuelle : Sécurité sociale, maintien employeur, convention, contrat individuel.
Fixer un revenu net cible (ex. 75–90 % du net) et un horizon (combien de temps tenir sans puiser l’épargne).
Paramétrer les franchises selon la trésorerie (plus la franchise est longue, plus la cotisation baisse).
Comparer 2–3 offres équivalentes : définitions d’invalidité, exclusions, carences, plafonds, indexations, services.
Jeune cadre sans enfants : capital décès couvrant les dettes éventuelles, ITT pour maintenir le train de vie, invalidité clairement définie. Franchise modulée selon l’épargne de précaution.
Couple avec deux enfants et crédits : capital décès renforcé ou rente éducation ; viser un maintien net ≥ 80 % en ITT ; invalidité indexée.
Indépendant (TNS) : franchise réaliste (60–90 jours si la trésorerie le permet), rente d’invalidité indexée, calibrage au regard de la déductibilité fiscale.
Confondre mutuelle et prévoyance.
Sous‑estimer la franchise (délai sans indemnités).
Ignorer les exclusions et les carences.
Oublier l’indexation : une rente non revalorisée perd du pouvoir d’achat.
Se fier au socle de base sans chiffrer le reste à charge.
La prévoyance est‑elle obligatoire ?
Cadres : l’employeur finance au moins 1,50 % de la Tranche 1, prioritairement sur le décès.
Non‑cadres : pas d’obligation générale (vérifier conventions/accords).
Santé collective : c’est un autre sujet, distinct de la prévoyance.
Combien viser en maintien de revenu ?
Beaucoup de foyers visent 70 à 90 % du net. Ajustez le couple niveau d’indemnisation / franchise selon vos charges et votre épargne.
Peut‑on cumuler Sécu, employeur et prévoyance ?
Oui, la logique est cumulative dans la limite des plafonds contractuels et légaux pour approcher le revenu cible sans sur‑assurer.
La prévoyance coûte‑t‑elle cher ?
Le coût dépend de l’âge, du statut, du salaire, des garanties et des franchises. Une franchise plus longue réduit la cotisation—à arbitrer avec votre trésorerie.
Et pour les TNS ?
Les cotisations peuvent être déductibles sous conditions et plafonds liés au revenu et aux paramètres de Sécurité sociale. À voir avec un expert‑comptable.
ITT : incapacité temporaire de travail ; indemnités journalières complémentaires.
Invalidité : réduction durable de la capacité de travail ouvrant droit à une rente.
Capital décès : somme versée aux bénéficiaires au décès de l’assuré.
Tranche 1 (T1) : part du salaire jusqu’au plafond mensuel de la Sécurité sociale (référence de certaines cotisations).
Franchise : délai avant premier versement.
Carence : période initiale limitant l’application de certaines garanties.
Indexation : revalorisation annuelle des prestations.
La prévoyance est l’outil clé pour protéger vos revenus et sécuriser votre famille face aux aléas majeurs. Pour un contrat utile et économique : quantifiez votre besoin (revenu cible, charges), mesurez vos droits de base, paramétrez franchises et plafonds, et comparez les offres sur des critères lisibles (définitions, exclusions, indexation, services). Un contrat bien calibré se fait oublier au quotidien… mais change tout le jour où il compte.